Dans le sillage paternel

Passionné par le cheval, qu’il soit de selle ou de courses, Jean-Pierre Vulliamy réalise son rêve en 1989, en achetant une structure agricole d’une cinquantaine d’hectares, dans la Bresse Bourgignonne, sur la commune de Joudes (Saône-et-Loire). Le propriétaire-éleveur dispose alors d’une surface suffisante à la hauteur de ses ambitions, et introuvable en Suisse, restant assez proche de ses bases Vaudoises (150 kilomètres). L’entrepreneur construit des bâtiments fonctionnels et aménage l’ensemble de ses herbages en haras, y accueillant ses premières juments trotteuses, notamment les Reine du Stud, Tevorina, Olria, Rintala, Sonate de Bellouet et Udotée la future grand-mère du classique et étalon, Artiste de Joudes.

Malheureusement, Jean-Pierre Vulliamy n’aura guère le temps de profiter de ce lieu et d’y faire naître de nombreuses générations, disparaissant prématurément en 1999.

1995 : la première promotion labellisée « Joudes »

« Notre père nous avait demandé de poursuivre »… Sylvie l’aînée, Alexandre et Christophe Vulliamy reprennent donc le flambeau, encouragés également par leur maman. Les rôles de chacun sont répartis en bonne intelligence, ce qui explique la longévité de l’élevage et son développement au fil des années, en quantité comme en qualité. La politique maison s’oriente au fil du temps dans une logique précise : vendre la production mâle (dans la mesure du possible en ventes publiques) tout en conservant les femelles, louées pour leur carrière de courses. Une sélection rigoureuse est effectuée au niveau des souches conservées tout en intégrant de nouvelles lignées femelles. Queschua Love, achetée à 3 ans lors d’une réduction d’effectif de Jean-Pierre Dubois, illustre le propos et deviendra ainsi la mère de la championne « maison », Chica de Joudes. Pour monter en gamme, la famille Vulliamy se dote par ailleurs d’un portefeuille de parts d’étalons de premier plan (Prodigious, Prince Gede, Ready Cash, Royal Dream, Saxo de Vandel, Brillantissime, Django Riff, Fabulous Wood, Follow You, Good Boy Ligneries, Italiano Vero et Izoard Védaquais).

Une nouvelle organisation

Entre 1995 et fin 2022, les « Joudes » ont remporté près de 150 succès en France. Evidemment, Chica de Joudes, exploitée tout au long de sa carrière par Alain Laurent, représente l’excellence et un aboutissement, avec ses 16 victoires acquises en compétition, un compte en banque tout proche de 900 000 euros, un record d’1’10’’2 et une 4e place dans le GP d’Amérique 2020. Aujourd’hui, la fille de Jag de Bellouet entame sa seconde carrière, au haras, où elle sera présentée à Ready Cash.

Artiste de Joudes (3e du Critérium des Jeunes) et Atlas de Joudes (3e du Prix de l’Etoile), tous les deux devenus étalons après avoir été classiques sur la piste, ont également contribué à la réputation du label familial, ainsi que les Ohio, Aria, Aguero, Rêveuse, Mémory, Eros, Corona, Volga, Rania, Anar, etc… Aujourd’hui, les espoirs se portent sur Jenny de Joudes, tenue en haute estime par Alain Laurent, et le jeune Keenan de Joudes (Ready Cash) remarqué lors de sa qualification en fin d’année 2022.

Parler de l’élevage de Joudes, c’est évoquer également le « pilier » et homme de confiance de la famille Vulliamy, Dominique Bouton. Entre 1989 et 2022, il aura fait naître plus de trente promotions sur le haras, veillant au quotidien à sa bonne marche. D’une fidélité sans faille et doté d’un œil avisé, Dominique Bouton a fait valoir ses droits à la retraite mais est resté à Joudes, où il veille sur les poulinières mises à la retraite ou des pouliches venues quelques semaines au repos.

Dès lors, les onze poulinières et leurs produits ont été répartis dernièrement sur trois sites, tous situés dans l’Orne. A savoir

  • Le haras des Ligneries, animé par Claude Legras. Y résident Chica, Elyn, Giuila et Harmony, ainsi que deux yearlings
  • Le haras d’Atalante, animé par Marie-Claire Benard et Jean-Charles Fortin. Y résident Aria, Brianna, Gloria, et Flore ainsi que trois yearlings
  • L’élevage de Bazoches, animé par Florence Fievez et Cédric Millet. Y résident Candy, Crown, et Funny ainsi que trois « M ».
Sous cette nouvelle organisation, la famille Vulliamy entend maintenir le cap : ce haut niveau de sélection visant à produire un maximum de bons gagnants, aussi bien pour les clients faisant confiance à leur label que pour eux-mêmes et leurs partenaires.